Meurthe-et-moselle

La campagne, parent pauvre de l’écologie

Alors que nos oreilles et nos yeux explosent de termes d’écologie et de développement durable, mis à toutes les sauces, qu’en est-il dans nos campagnes et n’aurions-nous pas une place à prendre dans l’écologie de terrain et non politique ? Qui, mieux que nous, sommes capables de défendre cet environnement qui nous est cher ?

En zone urbaine, les projets les plus futuristes, les plus utopiques et certainement les plus coûteux voient le jour : murs végétalisés, toitures jardins, plantations d’arbres à tout va, et pourquoi pas la place Stanislas reforestée, etc. À la campagne, nos amis écologistes s’attaquent aux sujets les plus médiatiques, les plus vendeurs et donc électoralistes. Le « Roundup », la défense de la forêt de Haye, les attaques contre les chasseurs sont les sujets de prédilection.

La destruction des haies, la déforestation, qui doivent être à leurs yeux des sujets mineurs n’apparaissent jamais dans leur diatribe. Et pourtant, mis bout à bout, ces faits sont une catastrophe environnementale car il s’agit de la destruction des dernières réserves de biodiversité dont nous disposons ! L’agriculture, à qui l’on a demandé de produire, a profondément modifié le paysage, rasé tout ce qui « ne servait à rien », utilisé en grande quantité les produits phytosanitaires et tout ceci avec l’aval de la société.

Aujourd’hui le discours officiel a changé

On parle désormais de nouvelle agriculture, d’agriculture bio, d’agriculture de proximité. Toujours est-il que sur le terrain, les choses ne bougent pas. Les chemins sont passés au « Roundup », les broyages sont faits illégalement. Les remembrements continuent de broyer le peu de haies ou de boqueteaux qui subsistaient, générant des parcelles gigantesques de monoculture au détriment de la flore et de la faune ! Pire encore, la méthanisation, le fleuron du développement durable dit-on, accentue encore le phénomène, avec la prépondérance du maïs et de la dernière trouvaille, le miscanthus !

Au niveau de la gestion des communes, encore nombreuses sont celles qui ne se soucient guère de la campagne environnante, si ce n’est que pour exploiter des « espaces dits stériles » pour y implanter des centrales photovoltaïques ou des éoliennes.

Où est l’écologie dans ces implantations...

Il est clair qu’il s’agit là de faire rentrer de l’argent dans la caisse communale sur le dos de la biodiversité ! Ces espaces, en général incultes, possèdent une flore et une faune très riches et très diversifiées. À côté de cela, des millions de mètres carrés de toiture pourraient être utilisés !

La gestion des déchets appelle également de nombreuses remarques. Indépendamment de l’incivilité de certains pour déposer leurs sacs en bord de route, qui n’a pas constaté dans sa commune un terrain dit vague faisant office de décharge pour le propriétaire ? Au vu de toutes ces constations, ne pourrions-nous pas être plus présents, en termes de défense de la campagne et devenir vraiment les premiers écolos de France !

Beaucoup sont stupéfaits de voir toutes ces atteintes à l’environnement, mais de quels moyens disposons-nous individuellement pour y faire face ? L’Office français de la biodiversité devrait intervenir sur tous ces problèmes, malheureusement questionné à titre individuel, votre intervention reste aux oubliettes !

Le monde de la chasse évolue, notre politique fédérale devient plus lisible, nous redressons la tête et ne courbons plus l’échine pour prendre les coups.

Ne serait-ce pas opportun de nous lancer plus fortement dans une politique de protection des milieux, qui existe mais qui pourrait être plus accentuée sur le terrain ?

Au niveau national

La FNC parle de la récupération des chemins ruraux qui sont soit annexés, soit réduits à néant. Mais comment y parvenir au niveau de la commune ? Les maires, qui sont nos élus les plus proches, sont aussi de fins politiques, le mot d’ordre est souvent « plaire sans déplaire ».

La FNC et les FDC travaillent avec des avocats spécialisés dans les domaines qui nous intéressent, n’est-il pas possible, comme cela se fait pour la police de la chasse, de créer une brigade verte chargée d’épauler les actions individuelles ?

Imaginons des actions fortes avec des comptes rendus médiatiques, cela participerait à changer notre image, cela participerait également à faire contrepoids aux sempiternelles plaintes de l’agriculture et des forestiers au sujet des grands animaux !

Avis aux volontaires !

Philippe Bruant

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