Maladie de Lyme

Un plan de lutte en cinq axes stratégiques

La ministre de la santé, Marisol Touraine, a rendu public fin septembre un plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies vectorielles transmises par la tique. Une réponse aux associations de malades et de médecins qui avaient alerté, plus tôt dans l’année, les services de l’État sur l’urgence de faire évoluer le statut de cette maladie infectieuse qui atteint chaque année plus de 26 000 personnes en France.

Des symptômes suggestifs, un diagnostic difficile à poser, des tests peu adaptés, des soins non remboursés et une maladie non reconnue par la Sécurité sociale... La maladie de Lyme qui toucherait chaque année plus de 26 000 personnes supplémentaires par an en France avait besoin d’un bon dépoussiérage. C’est en tout cas l’intention du plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies vectorielles transmises par la tique qui a été dévoilé fin septembre par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et très attendu des associations de patients et de médecins qui avaient alerté cette dernière sur la nécessité d’agir. (voir notre article à ce sujet)

« La raison de la création de ce plan aujourd’hui est que la maladie de Lyme n’est pas suffisamment reconnue et que nombre de patients se sentent livrés à eux-mêmes, a expliqué au Monde Marisol Touraine. Le plan est l’expression d’une volonté de mieux connaître et de mieux comprendre la maladie. »

Cinq axes stratégiques

À travers cinq axes stratégiques, le plan couvre les sujets de la surveillance et de l’amélioration des connaissances sur les tiques, la prévention, de l’amélioration de la prise en charge des malades et des tests diagnostics et la recherche.

  1. Améliorer la surveillance vectorielle et les mesures de lutte contre les tiques en élaborant une cartographie du risque et de la répartition des tiques en France, en évaluant les mesures de lutte efficaces contre la prolifération des tiques, tester les modalités des répulsifs contre les tiques et leurs modalités d’utilisations, notamment pour les travailleurs.

  2. Renforcer la surveillance et la prévention des maladies transmissibles par les tiques en améliorant l’information des promeneurs et randonneurs à l’orée des forêts et sentiers via des supports d’information et messages et la mise en place d’actions locales d’information du public et des formations des professionnels de santé.

  3. Améliorer et uniformiser la prise en charge des malades avec l’élaboration d’un bilan standardisé des infections transmissibles par les tiques et d’un protocole national de diagnostics et de soins. La Haute autorité de santé a également été saisie en juin 2016 pour qu’elle propose des critères médicaux de l’admission de la maladie de Lyme dans la liste des affections longue durée et recommande les actes et les prestations nécessaires pour la prise en charge de cette maladie.

  4. Améliorer les tests diagnostics. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et le Centre national de référence poursuivront l’évaluation de la performance des kits déjà disponibles sur le marché et celle de la bonne interprétation des résultats par les laboratoires de biologie médicale.

  5. Mobiliser la recherche sur les maladies transmissibles par les tiques afin d’améliorer les tests diagnostics et développer de nouveaux outils.

Pour leur part, les associations de patients attendaient beaucoup des mesures du gouvernement et ont salué l’avancée que représente ce plan national de lutte contre la maladie de Lyme dont le budget n’a pas été encore précisé, tout comme l’abandon des poursuites engagées contre les médecins qui sont allés à l’encontre des recommandations officielles dans le traitement administré aux patients. Affaire à suivre...

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