Du tueur au restaurateur : démantèlement d’un vaste réseau de trafic de faune sauvage
Depuis de nombreux mois, une équipe d’une dizaine de personnes se livrait à des actes récurrents de braconnage diurnes et nocturnes dans le massif forestier de Dreux (Eure-et-Loir). Le service départemental de l’ONCFS d’Eure-et-Loir est parvenu à recueillir suffisamment d’éléments (tirs de nuit, dépouilles d’animaux braconnés, témoignages) pour suspecter des faits délictuels de braconnage en réunion. Le service a ainsi pu transmettre un renseignement judiciaire au procureur de la République de Chartres. Le réseau était bien organisé, certains des délinquants étaient chargés de tuer des animaux, un autre, boucher de profession, était chargé de découper la viande et enfin un restaurateur écoulait une partie de la viande braconnée.
9 perquisitions réalisées
Avec l’accord du procureur de la République de Chartres une opération interservices a été effectuée le 20 juin dernier. Au total, un peu plus de 90 gendarmes et 20 inspecteurs de l’environnement de l’ONCFS et 1 agent de la DDCSP ont participé à cette opération d’envergure. Neuf perquisitions ont été simultanément effectuées dans les domiciles des différents suspects, avec pour objectif principal de trouver les preuves utiles et nécessaires à la manifestation de la vérité (venaison, trophées, armes…)
Un impressionnant stock d'armes
Au total, ont été saisis 23 armes longues (fusils et carabines de petits et gros calibres et certains avec modérateur de son) dont 3 qui étaient issus de cambriolages, 1 arme de poing (revolver), plus de 2 000 munitions de différents calibres, plus de 120 kilos de viande de grands gibiers (cerfs, chevreuils, sanglier), des projecteurs portatifs, des cagoules, des jumelles et divers appareils de visée, des pièges photos automatiques, etc. Tous les délinquants ont été placés en garde à vue et le 22 juin 2017, cinq d’entre eux ont été déférés au tribunal de Chartres et ont été placés sous contrôle judiciaire strict. De nombreuses infractions ont été relevées à leur encontre (délit de droits communs, infractions sanitaires, délit de braconnage). Ils seront jugés en décembre 2017 et ils encourent pour les infractions de braconnage, une peine de 4 ans de prison et 60 000 euros d’amende.
Source : ONCFS