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Willy Schraen s’exprime sur les dossiers du moment

Le président de la FNC est sur tous les fronts ! Crédit : FNC
Le président de la FNC est sur tous les fronts ! Crédit : FNC

Pas de vacances pour le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) ! Willy Schraen continue de défendre les intérêts de la chasse même pendant la période estivale. Il fait le point sur les sujets chauds avant l'ouverture de la saison.

Willy Schraen : « Chers amis chasseurs,

En ce milieu d’été, il est de ma responsabilité de vous tenir au courant, sans langue de bois, de l’évolution de trois dossiers majeurs pour la chasse française.

Vous le savez, il est primordial pour moi que rien ne puisse entraver l’ouverture des chasseurs de gibier d’eau. C’est aujourd’hui chose acquise, mais que de temps perdu ! En effet, les amodiations du DPM (domaine public maritime, NDLR) ont pris un retard considérable, puisque tout aurait dû être réglé dès le mois de juin. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Là où il n’y a pas de concurrence sur un lot, les nouveaux baux peuvent être immédiatement signés par amodiation. Dans le cas d’un renouvellement concurrentiel, la FNC a obtenu du ministère une solution pour parer à l’urgence : les conventions de licences autorisant la chasse sur le DPM aux associations qui étaient adjudicataires, ainsi que le décret accordant la priorité aux locataires sortants ont enfin été publiés.

Pour conclure sur ce sujet, l’État reste libre de réduire ou non la surface d’un lot DPM, et lorsque cela arrive il s’agit d’une appréciation locale de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer, NDLR) ou de la préfecture, qui, on le sait, ne sont pas forcément insensibles à l’écologie punitive véhiculée par certains. Le ministère a entendu la FNC pour rappeler aux préfets qu’ils doivent particulièrement motiver leurs intentions de ne pas reconduire les lots de chasse à l’identique. Cela peut être le fruit d’un accord entre les chasseurs et l’État, mais soyez vigilants et si vous estimez être victime d’une réduction arbitraire, n’hésitez pas à demander l’appui de votre fédération.

Le dossier des nuisibles est plus délicat, puisqu’il prive la France d’une liste ESOD (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, NDLR) depuis maintenant plus d’un mois. C’est inacceptable ! La nouvelle secrétaire d’État, qui vient d’être nommée, m’a assuré qu’elle signerait cet arrêté à la fin de la semaine. Mais, encore une fois, cette méthode en dit long car on ne sait pas aujourd’hui quelle sera cette liste, si celle-ci correspondra au document analysé en CNCFS (Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, NDLR), ou si la fameuse consultation publique ne sera qu’un prétexte pour servir les intérêts du camp adverse ! Réponse dans quelques jours… Ce qui est certain est que le sujet ESOD fera le bonheur des avocats des deux camps. Il incombe également à la FNC d’analyser juridiquement cette situation et le cas échéant, de lancer les procédures qui s’imposent pour le respect de nos droits.

Le dernier point touche la chasse de l’oie cendrée en février. Cela faisait trois ans que l’AEWA (African-Eurasian Migratory Waterbird Agreement, accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie, NDLR) devait nous donner ce quota lors d’une réunion qui a été maintes fois reportée. Il y a quelques jours, les organisations européennes ont finalement été contraintes de se rencontrer pour prendre une décision. C’est malheureusement sans surprise qu’aucun quota n’a été décidé, puisqu’aux dernières nouvelles, les chiffres de prélèvements néerlandais seraient faux ! Rappelons qu’après des années de contentieux, nous étions enfin arrivés à l’avènement du plan de gestion de cette espèce, avec l’instauration d’un quota pour la France. Quota qui pouvait dépasser la date du 31 janvier si besoin. En clair, on nous a baladés depuis 30 ans et même pris pour des « cons » ! Le politiquement correct ? Très peu pour moi dans ce dossier !

Le prochain épisode du feuilleton européen sera pour la rentrée, et je m’attends à tout : nous devrions apprendre que les oies cendrées se sont hybridées avec les loups et qu’elles sont dorénavant protégées ! Soyons sérieux ! Je constate que l’exception française semble convenir à tous les protagonistes à Bruxelles ! Quel non-sens de permettre au reste de l’Europe de tuer des centaines de milliers d’oies cendrées plutôt que de laisser les Français en chasser quelques-unes ! »