Moselle

Mos'elles chassent au féminin à Chambord

Avec de la chance et de l’audace, on peut arriver à réaliser de belles choses… La chance fut de connaître un sonneur de l’Office national des forêts (ONF) bien introduit chez les administrateurs du Domaine de Chambord, l’audace consista à solliciter ledit domaine pour obtenir une invitation pour les membres de MOS’elles chassent. Et ça a marché ! Dix chasseresses purent participer au rabat à Chambord. Ce fut grandiose, le décor, le gibier, l’organisation, l’accueil…

Avant tout effort, un copieux casse-croûte nous fut proposé à la Faisanderie. Il était mis en place par des traqueurs fort aimables, nous intégrant immédiatement au groupe d’habitués. Cinq traques étaient prévues pour débusquer des sangliers, mais les grands cerfs étaient également présents.

Le matin, l’échauffement s’est fait en trois traques, notre apprentissage a été rapide, nous marchons bien alignées : quatre gilets orange comme les nôtres, puis un gilet blanc chargé de donner le tempo. Le terrain est plat mais encombré d’une végétation dense et haute. La marche n’est pas rapide, les filles suivent sans faiblir malgré une vilaine petite pluie qui prétendait gâcher notre plaisir.

Enfin, ce fut l’heure de se sustenter dans une grande salle renfermant d’innombrables trophées de cerfs prélevés sur le domaine. Un pan de mur était néanmoins consacré aux cervidés du monde entier. On en a appris des choses ! Une autre annexe de même type très proche renfermait uniquement des trophées de sangliers.

C’est le moment de repartir. La pluie s’est arrêtée. Nous regagnons avec nos camarades de quête, la camionnette bleue qui nous a été attribuée. Avant d’attaquer les deux dernières enceintes nos compagnons de traque nous annoncent fièrement et avec solennité que nous faisons partie intégrante de leur groupe nommé les « Vieilles Canailles ».

Les gorges ayant été bien humectées, nos voix firent des prodiges dans la forêt et les sangliers terrifiés fusaient de tous côtés. Arrivées aux postés, les cors sonnèrent la fin du rabat et de la chasse. Nous cheminions, fourbues mais contentes lorsque nous fûmes congratulées par un chaleureux chasseur, heureux d’avoir pu réaliser un doublé de sangliers, grâce à nous, disait-il (voir photo).

Puis ce furent les honneurs rendus au gibier. À une intersection forestière permettant de voir une petite partie du château comme s’il s’agissait d’un décor de théâtre, les sangliers rangés par taille en rangs de cinq, entourés d’une corde sur trois côtés. En effet il faut de l’ordre ! Le directeur de la chasse se tenant sur le côté non délimité. Face à lui (après les sangliers) les sonneurs de l’ONC. À sa droite, les rabatteurs dont nous faisions partie, à sa gauche, les hôtes d’honneur (entendez les sponsors), derrière lui, les chasseurs. Quelques responsables ont fait le tour (à l’intérieur de la corde) pour remercier et serrer la main de toutes les personnes se trouvant sur les trois côtés de la corde. C’était superbement orchestré, la nuit tombante et les flambeaux participaient à la magie du spectacle. Encore avons-nous manqué la Garde républicaine à cheval, nous a-t-on dit.

Enfin, nous avons eu la possibilité de quitter nos vêtements humides et crottés pour participer dans une salle du château au cocktail et au repas à la table des « Vieilles Canailles » mais également avec le reste des participants. La séparation fut douloureuse, mais on s’est promis de se revoir, ce qui ne saurait manquer, le monde de la chasse est si petit et si grandiose à la fois.

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